Scène 1 – Hervé et Jean-Claude :
Hervé : Tu sais, j'ai lu qu'on passait plus de temps devant la machine à café qu'en congés payés. C'est dingue, hein ?
Jean-Claude : Ouais, ben... si il donnait plus de congés, ça équilibrerait.
Hervé : Et au States, ils équipent les distributeurs avec des micros-caméras.
Jean-Claude : Sans déconner !?
Hervé : Et ensuite, tout le temps que tu passes devant la machine à café, ils te le déduisent de ton salaire.
Jean-Claude : Oh, les saligots !
Hervé : On est bien en France.
Ils regardent la machine pour voir si il n'y a pas de micros-caméras.
Scène 2 – Hervé, Jeanne et Fred :
Hervé : J-6 avant les congés. Alors ?
Jeanne : Ah, moi cette année, je crois que je vais partir en Grèce. Dans les îles. Comment ça s'appelle la mer là-bas, en faite ?
Fred : La mer de Grèce ?
Hervé : Je... J'ai... J'avais une copine à l'école qu'on appelait comme ça.
Jeanne : Quelle femme, Hervé ?
Hervé : Oh, tu l'as pas vue. C'est elle qu'était en femme. Moi, avant les vacances, j'ai la patate.
Scène 3 – Hervé, Jeanne et Fred :
Jeanne : Et toi, alors, Fred. Tu pars où pour tes congés ?
Fred : Ah, moi je vais à Istabul avec un ami.
Jeanne : Hum...
Fred : On y va pour qu'il change de sexe.
Hervé : A cause de toi ?
Fred : Hum ! Ben...non, t'es con, toi. P'tain, il est motivé, l'mec, hein ! Ça fait deux ans qu'il en parle.
Jeanne : Mais c'est dingue, ça !
Fred : C'est la vie.
Hervé : Oh, ben... attends. Si ça le démange depuis deux ans il sentira rien. Ben oui, c'est la loi de la nature,hein. On peut.. on peut rien faire contre ça. Y en a qui se font refaire leurs engins et d'autres pas.
Jeanne : « Leurs engins » ? T'appelles ça comme ça, toi ? « Un engin » ?
Hervé : Ah, ouais. Pourquoi ? T'appelles ça comment toi ?
Jeanne : Non, non. Engin, c'est bien. Ça... Ça excuse la panne.
Elle rit.
Hervé : Tu me charries, là ?
Jeanne : Mais non, Hervé, tu sais bien. Mon mec en avait une toute petite qu'il l’appelait « son bolide ».
Hervé : « Bolide » ?
Jeanne : Alors, tu sais si j'te comprends vraiment.
Hervé : C'est ton ex ? Il a trouvé un autre parking ? Haha. C'est pour ça que tu lui en veux ?
Scène 4 – Hervé et Jeanne :
Hervé : N'empêche, il faut avoir des couilles pour oser changer de sexe.
Jeanne : Tu m'étonnes ! C'est pas moi qui le verrait.
Hervé : Ah non ?
Jeanne : Ah non !
Hervé : J'me demande juste une chose... Quand elle dit que son ami est motivé. Ça se passe comment, à ton avis ? Il mange les légumes des hormones où il fait les soldes ?
Jeanne : J'sais pas. Tu sais, ça doit se faire petit à petit. Euh... Euh...
Hervé : Et n'empêche, ça doit être une torture quand il arrive dans les toilettes publiques. Entre son corps qui le pousse à aller chez les hommes et son esprit qui lui dit « Non, tu es une femme maintenant ». C'est... ce... ça doit être dur, ça.
Jeanne : Et t'hésites jamais, toi ?
Hervé : Aller chez les femmes ? Ah, tout le temps.
Scène 5 – Jean-Claude et Jeanne :
Jeanne : Et ben... T'en fais une tête.
Jean-Claude : Oh, c'est la tuile ! J'me suis fait flasher à 130 à Rougon.
Jeanne : Ah oui ? Où ça ?
Jean-Claude : Et ben, devant l'école primaire, ils avaient planqué des radars. Les enfoirés !
Jeanne : Mais t'es malade ! Mais... c'est là où vont mes enfants !
Jean-Claude : Ah ouais ?
Jeanne : Mais oui !
Jean-Claude : A minuit ? Ben... C'est eux qui sortent à cette heure là ? C'est pas un bon élève. À la limite, je me demande si c'est pas rendre servir aux parents. Mauvaise graine, va. Fais chier !
Jeanne : Mais c'est un fou ce gars ! C'est un criminel !