Yvan le breton 07/09

interview donné au Télégramme.com le 27 juillet 2009

Un nom de Breton pur beurre, une gouaille de titi parisien et une rumba aux accents gitans. Yvan Le Bolloc'h, artiste protéiforme, se produira demain soir à Lorient avec son groupe, «Ma guitare s'appelle reviens».

Avez-vous retrouvé votre guitare ?

Yvan Le Bolloc'h : Non ! J'espère qu'elle n'est pas en miettes et qu'elle sert quelque part. C'est à la suite du vol de ma guitare que l'on a trouvé le nom du groupe.

Quel est le genre musical de votre groupe ?

On joue de la rumba world! On s'est éloigné de la rumba traditionnelle jouée à Arles ou Montpellier en y ajoutant des influences bretonnes, maghrébines. C'est avant tout une musique festive. Et sur scène, on y ajoute une note humoristique.

Comment un gadjo, Brestois d'origine et Parisien d'adoption, a-t-il plongé dans cet univers gitan ?

Quand la musique est bonne, on y plonge sans retenue! Je m'y étais mis en prenant des cours de rumba et de flamenco. J'ai ensuite rencontré deux guitaristes lors du tournage d'un film de Jean-Pierre Mocky, dans le Sud de la France. J'étais content d'avoir des collègues de jeu! Puis le groupe s'est formé à l'occasion d'une émission de télévision.

Cette aventure musicale n'est-elle pas la concrétisation d'un rêve rendu possible grâce au succès de Caméra café ?

Tout à fait. J'aurais pu utiliser les royalties pour me construire une belle piscine! Mais ce sont les aventures artistiques qui m'intéressent. D'ailleurs, je suis aussi le producteur du groupe. Je suis ancré dans la réalité et concerné par les problèmes des intermittents du spectacle. C'est un sacré chantier ! Nous n'avons pas de maison de disques. Nous avons auto-produit notre album, tiré à 8.000 exemplaires.

Après la radio, la télévision, le cinéma, le théâtre et la musique, quelle nouvelle contrée artistique allez-vous explorer ?

Entraîneur de sumo pour personnes âgées! Le côté touche-à-tout peut déranger. Mais j'ai trouvé ce que je veux. Je n'irai pas au-delà.

Quels sont vos projets après cette tournée ?

Mi-septembre, j'enchaînerai avec une tournée théâtrale. Je retrouverai l'équipe de la pièce «Lesdeux canards», mise en scène par Alain Sachs. Par ailleurs, j'ai également travaillé à la production des 250 épisodes du nouveau Caméra café. Et puis, Bruno Solo et moi cherchons toujours une bonne pièce pour des retrouvailles sur scène.

Vous étiez venu en avril dernier, à Lanester, soutenir les fondeurs de la SBFM. Assumez-vous l'image de l'artiste engagé ?

Je l'assume pleinement, même si cela me coupe d'une partie de mon public. J'espère le faire pour la bonne cause. Je ne prône pas le repli sur soi, ni l'exil fiscal! Concernant la SBFM, j'ai appris avec bonheur qu'il n'y aurait pas de fermeture du site et que la lutte des salariés avait porté ses fruits.

Cette fois, vous revenez dans le pays de Lorient, à l'occasion de la solitaire du Figaro. Appréciez-vous la voile ?

Je fais beaucoup de planche à voile. Et j'aimerais naviguer plus en voilier. D'ailleurs, j'espère vivre dans trois ou quatre ans sur un catamaran. Lundi après-midi, je viendrai en voisin traîner sur les pontons, comme je suis en vacances à Port-Navalo, dans le golfe du Morbihan.

Vous partagerez l'affiche, demain soir, avec ThomasDutronc, pour une soirée à l'accent manouche.

Thomas Dutronc et Sanseverino ont fait beaucoup pour populariser le jazz manouche. En France, on a un patrimoine musical très varié et Django Reinhardt y figure pleinement. De notre côté, on essaie de donner un plus large écho à cette musique de niche qu'est la rumba gitane, issue du flamenco.