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B. Solo Fr Soir Sept 2009

Double actualité pour la série à succès produite par le comédien : la sortie en DVD du film Le Séminaire et l’arrivée d’une nouvelle mouture avec de nouveaux visages.

FRANCE-SOIR. Comment est né le projet de Caméra café ?

BRUNO SOLO. Tout a commencé entre 1993 et 1994 lorsque, avec Yvan, nous présentions Le Plein de super sur Canal+. L’émission était enregistrée dans une voiture équipée comme un studio de télé. Quand nous étions seuls entre deux invités, on faisait des sketches et on se marrait beaucoup à les écrire, à trouver nos personnages (lui, le grand mec qui se la pétait, moi le petit nerveux). Avec Alain Kapauf (également auteur), déjà notre complice de l’époque, on a eu envie de faire quelque chose dans cette économie, quelque chose de simple à faire, finalement.

Pourtant le projet n’a pas convaincu rapidement les patrons de chaînes…

Il a fallu sept ans pour que Caméra café arrive à l’antenne. Chaque année, on le présentait aux chaînes de télévision qui nous le refusait systématiquement. Jusqu’au jour où M6 nous a dit : « Il est pas mal ce projet. » C’est le moment où Un gars une fille commençait à cartonner sur France 2, preuve que le format marchait. Et puis je sortais d’un succès ciné avec La vérité si je mens 2… Je crois que l’idée de reformer notre duo amusait la chaîne. Septembre 2001, nous étions à l’antenne.

Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Quand on a créé l’émission en 1994, on pensait qu’on nous l’achèterait tout de suite. Nous étions persuadés que le public allait se reconnaître dans le monde de l’entreprise caricaturé. Mais on nous arguait que ça ne marcherait pas. Donc, la sixième année, on s’est dit : « On est passé à côté. » Il nous a donc semblé qu’il fallait laisser tomber. Autant dire que lorsque ça a enfin commencé à fonctionner, nous avons été ravis. Très vite, c’est devenu un phénomène et des télés étrangères s’y sont intéressé. Au jour d’aujourd’hui, Caméra café est la série française en activité la plus vendue dans le monde.

Où s’exporte la série ?

Dans une cinquantaine de pays, c’est-à-dire toute l’Europe du Sud, l’Europe de l’Est, l’Asie, les Philippines, le Vietnam, de nombreux pays d’Amérique du Sud… Et une quinzaine d’autres ont pris une option d’achat. Les Etats-Unis l’ont achetée pour le Web et le réalisent avec le même sérieux que pour un média classique. Pour la petite anecdote, au moment de la diffusion du jeu Pékin express sur M6, on voyait des habitants au Brésil regarder Caméra café dans leur salon. Cela fait un petit quelque chose.

La série est-elle similaire à l’étranger ?

Il y a un cahier des charges très précis, notamment sur les décors, les costumes, les personnages, et 70 % des textes d’origine doivent être adaptés. Comparé à Kaamelot, que je coproduis, c’est plutôt facile à faire.

Espace détente, l’adaptation au cinéma avait réuni près de 1,7 million de spectateurs. Le deuxième volet, Le Séminaire, qui sort en DVD, n’a séduit que 500.000 spectateurs. Un regret ?

Bien sûr. Surtout que je pense que le deuxième volet est plus réussi. Le format est la force de Caméra café. C’est plus du théâtre que de la télévision ou du cinéma. Sur grand écran, on veut montrer ce qu’on évoque, faire vivre les trois actes de la série. Cela donne lieu à des situations plus riches, mais ça perd de son impact, de son rythme, de sa dynamique. On a compris la leçon au moment de la sortie, embouteillée, du Séminaire. Ce film était plus structuré, on a voulu resserrer les personnages, montrer l’humanisation de Jean-Guy par exemple. Donc oui, déçu. Mais on s’en est vite remis, car on était sur l’énergie de la nouvelle série.

Justement, M6 va diffuser la nouvelle mouture. Avec des nouveaux comédiens et une intrigue qui se passe à l’étage supérieur ?

M6 nous a demandé de reprendre Caméra café. Nous n’étions pas chauds car ça a pris quatre années de nos vies. Alors on a voulu aller chez Digix, « les connards du dessus », cette entreprise est matérialisée par Tom Novembre. Nous sommes en 2009, les choses ont changé, donc nous avons créé de nouveaux personnages.

Pourquoi avoir renouvelé le casting ? Vous aviez fait le tour ?

Notre grande fierté, c’est d’être parti à la pêche de quinze nouveaux talents. On a vu 400 comédiens lors d’un casting qui a duré trois mois. Le concept de Caméra café est plus fort que les personnages. Ce n’est pas frustrant, bien au contraire. Peut-être que dans cinq ans, de nouveaux comédiens arriveront. Nous n’avons pas décidé combien d’étages il y avait dans cet immeuble (rire). Ça peut être vingt ! L’avantage, c’est qu’on a des guest tout trouvés…

Vous partez tourner en Guyane au côté de Patrick Chesnais et Clovis Cornillac, le film 600 Kilos d’or pur, réalisé par Eric Besnard. Pouvez-vous m’en dire plus au sujet de ce projet ?

Je suis très excité, mais un peu triste de laisser ma femme et mes enfants pendant les deux mois que va durer le tournage. C’est un film d’aventures, à l’instar du Rufian et des Spécialistes, avec des passés et des présents troubles. Je fais partie des personnages qui se laissent emporter par la fièvre de l’or. Le réalisateur ne nous a pas caché que ça allait être difficile : il y aura de la tourista, des piqûres, des araignées sauteuses qui font des bons d’un mètre… Nous serons dans l’une des jungles les plus inhospitalières du monde. Ce film est très compliqué à tourner, beaucoup de comédiens, que je ne citerai pas, ont refusé d’y participer. J’ai fait beaucoup de sport pour m’y préparer.

Vous produisez Michel Scotto di Carlo au théâtre Clavel (Paris) à partir du 7 septembre ? Parlez-nous de ce coup de cœur.

Je l’adore, c’est un bluffeur de génie. Il m’a fait une lecture de son spectacle et j’ai craqué, j’ai eu envie de le produire. C’est le récit de sa vie. Il a eu trois épouses, des enfants un peu partout… C’est la vie d’un père débordé et amoureux de l’anarchie qui régit sa vie. C’est un spectacle psychologico-rigolo.

Enfin, comment va votre complice Yvan ? Des projets communs ?


Yvan vit un rêve, il se balade à travers toute la France avec son groupe Tous les chemins mènent au rhum. C’est de la musique gitane. Il a donné plus d’une centaine de concerts cette année et son deuxième album commence à bien fonctionner. Nous avons un projet de théâtre pour la rentrée 2010.

 Propos recueillis par Loïc Torino-Gilles, le jeudi 3 septembre 2009

Ecrit par carole8370 
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